Rachis lombaire
Sciatique et cruralgie
Ces termes désignent une douleur partant du bas du dos, et descendant dans un (ou les deux) membre inférieur. La sciatique est une douleur située plutôt à l’arrière du membre tandis que la cruralgie est à l’avant. Elle peut être aiguë, c’est-à-dire d’apparition récente, ou chronique, si elle est présente depuis plusieurs mois.
Une telle douleur peut être liée à une compression d’un nerf au sein de la colonne vertébrale, notamment par une hernie discale. C’est pour chercher une telle anomalie qu’un examen IRM peut être réalisé si les douleurs ne passent pas. Il n’est cependant pas recommandé de réaliser un tel examen dans les premières semaines après l’apparition de la douleur, car la situation s’améliore souvent sous traitement médicamenteux.
Une douleur de sciatique ou de cruralgie n’est pas forcément liée à une hernie discale : d’autres causes existent. Les examens d’imagerie permettent de rechercher certaines causes, mais il est tout à fait possible que l’examen soit normal, ce qui n’empêche pas de mettre en place un traitement.
Si les douleurs sont liées à une hernie discale, le traitement médicamenteux anti-douleurs est d’abord proposé. S’il est inefficace, des solutions existent en radiologie interventionnelle (infiltration, herniectomie percutanée en anesthésie locale) et en chirurgie (traitement conventionnel ou par endoscopie).
Lombalgie
La lombalgie correspond à une douleur située dans le bas du dos.
Il s’agit d’un motif de consultation très fréquent.
Elle est consécutive le plus souvent à un excès de contraintes mécaniques, en terme d’intensité ou de durée, entrainant une souffrance et une dégénérescence progressive des articulations du dos (disques et articulations zygapophysaires postérieures). On parle alors de lombalgie « commune ».
La première étape devant une lombalgie est de confirmer son origine commune, et d’éliminer ainsi les autres causes plus rares (inflammatoire, infectieuse, tumorale, fracturaire, …).
Devant une lombalgie commune qui perdure, l’enjeu sera d’identifier grâce à l’examen clinique et l’imagerie les articulations qui souffrent et tous les éléments qui peuvent concourir à une surmenage de celles-ci.
Le traitement reposera d’abord sur les médicaments antalgiques, les infiltrations (ciblées sur les articulations incriminées), la rééducation (permettant un renforcement des muscles stabilisateurs de la colonne vertébrale et donc une limitation des contraintes mécaniques), l’apprentissage des gestes dits d’ « économie du rachis » à appliquer dans la vie de tous les jours, l’aménagement des activités sportives et professionnelles. Des techniques complémentaires comme l’ostéopathie, l’acupuncture ou la mésothérapie peuvent être tentées mais n’ont pas fait preuve de leur efficacité.
Une intervention chirurgicale n’est discutée que dans de rares cas, lorsque le handicap reste trop important malgré un traitement médical bien conduit.
Hernie discale lombaire
Un disque (dit intervertébral) constitue l’articulation principale entre deux vertèbres.
A l’état normal, le disque est constitué d’un noyau central servant notamment à absorber les chocs, et d’une couronne périphérique constituée de fibres, servant à maintenir le noyau au milieu.
Au cours de la vie (phénomène normal de vieillissement), des micro-fissures se forment dans l’anneau fibreux (image de gauche). Lorsqu’elles se regroupent, elles créent une brèche dans l’anneau fibreux, ce qui permet au noyau central de traverser l’anneau et de déformer les contours du disque, créant ce que l’on appelle une hernie discale (image de droite).
Cette brèche peut se former progressivement et de manière indolore. Elle peut également se constituer brutalement, par exemple au cours d’un effort de soulèvement, et être responsable de symptômes si elle vient irriter un nerf.
Rien ne permet sur un examen d’imagerie seul de savoir si une hernie discale est responsable de symptômes (hernie symptomatique avec sciatique ou névralgie cervico-brachiale) et doit être l’objet d’un traitement … ou non (hernie asymptomatique).
C’est en vous posant des questions sur vos douleurs, en vous examinant, et en confrontant ses conclusions aux données de l’imagerie, que votre médecin peut par contre le plus souvent le savoir.
Canal lombaire étroit et rétréci
Le centre d’une vertèbre contient un orifice. L’empilement des vertèbre les unes au-dessus des autres forment ainsi un canal allant de la basse du crâne jusqu’au haut du bassin. Il s’agit du canal rachidien, composé en haut en bas du canal cervical puis du canal thoracique puis du canal lombaire. La moelle épinière nait de la base du cerveau et descend le long du canal rachidien pour s’arrêter à l’entrée du canal lombaire. Elle donne alors des racines nerveuses qui vont cheminer dans ce canal lombaire avant d’atteindre les membres inférieurs.
Si ce canal est étroit, les racines peuvent manquer de place, être irritées et alors déclencher des douleurs dans les membres inférieurs caractéristiques. Il s’agit de douleurs à type de sciatique ou de cruralgie survenant à la marche, obligeant la personne à s’arrêter au bout d’une certaine distance et à s’assoir, cédant après un temps de repos mais récidivant lors de la reprise de la marche toujours à peu près pour la même distance.
Les examens d’imagerie permettent de mesurer la taille du canal et préciser les différents endroits où les racines sont à l’étroit.
Le traitement est d’abord médical, en l’absence de handicap trop important ou de signes de gravité (troubles moteurs ou sphinctériens). Peuvent ainsi être proposées des infiltrations dans le canal rachidien pour diminuer l’inflammation des racines. La kinésithérapie peut soulager aussi les douleurs en modifiant la posture du dos et la manière de se tenir.
Il n’est néanmoins pas rare qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire, consistant à élargir le canal et libérer ainsi de l’espace pour les racines nerveuses.
Spondylolisthesis
Le spondylolisthésis correspond à un glissement plus ou moins important d’une vertèbre par rapport à une autre.
Il survient le plus souvent au niveau du rachis lombaire.
Il peut être congénital, ou consécutif à une fracture de l’isthme vertébral secondaire à des micro-traumatismes répétés (notamment en cas de pratiques sportives favorisantes) ou dégénératif secondaire à l’arthrose rachidienne.
Il n’entraîne pas forcément de symptômes et dans ce cas ne nécessite pas d’imagerie complémentaire ou de traitement spécifique. Une simple surveillance radiologique est généralement proposée. La plupart des activités physiques reste possible.
Dans les autres cas, il est responsable de douleurs rachidiennes voir de douleurs nerveuses radiculaires par compression qui nécessitent le recours à des traitements antalgiques et des infiltrations. En cas d’échec de ces traitements ou de souffrance nerveuse importante, un traitement chirurgical est proposé, visant à réduire le glissement et fixer les 2 vertèbres qui glissent l’une par rapport à l’autre (arthrodèse).